La géopolitique de cette ex République soviétique et extrêmement inéressante car elle rassemble une multitude de conflits d'ordre divers. Sa positon stratégique géographiquement en fait un enjeu de premier ordre dans la lutte que se mènent les puissances mondiales pour le contôle des ressouces notamment. A l'heure où la Russie semble se relever, ou l'Union Europenne s'affirme à l'Est et où les Etats Unis cherchent à s'implanter dans le sud Caucase pour vérouiller le Moyen Orient, la Géorgie devient plus interessante que jamais. C'est le sens de l'agitation politique que nous pouvons remarquer depuis quelques années dans le pays.
Depuis la "révolution des roses" en 2003 les partis poltiques locaux ne cesse de se recomposer au gré d'alliances entre des personnalités controversées. De plus les conflits internes sont nombreux dans cette république qui doit faire face à des désordres d'ordre séparatiste, qu'ils se déroulent sur son territoire ou sur celui de ses voisins.
Je pense donc nécessaire de faire un point sur ce pays. Tout d'abord je vais présenter celui-ci, géographiquement et historiquement. Ensuite je vais étudier les conflits qui l'agitent depuis l'indépendance. Et enfin je ferais le point sur sa position stratégique et exliquerais quels sont les enjeux qui se jouent dans cette petite république caucasienne.
I Présentation de la Géorgie
a) Situation géographique physique
La Géorgie est située à un carrefour entre mer, montagne et plaines, séparant l'Asie et l'Europe.
Au Nord du territoire se trouve la Grande chaine de montagne appelée Caucase Nord, au Sud se trouve le Petit Caucause, moins haut mais qui semble servir à l'heure actuelle de frontière naturelle entre le continent européen et le continent asiatique.
Ces deux chaines de montagne sont séparées par la vallée de la Koura qui s'écoule vers l'Est, vers la Mer Caspienne. Cette rivière crée aussi une plaine dans le Sud-est du pays (région de la capitale). A l'opposé à l'Ouest, la vallée de la Rioni rejoint la plaine littorale le long de le Mer Noire qui borde tout l'Ouest de la Géorgie.
b) Histoire de la Géorgie de l'Antiquité jusqu'a son indépendance
La Géorgie est connue de l'Antiquité à travers plusieurs royaumes et mythes pour sa richesse. Que cela soit sous le nom de Colchide, avec l'expédition de Jason et des Argonautes pour gagner la toison d'or, ou sous celui d'Ibérie. Elle est très tôt intégrée aux préoccupations occidentales lors de l'emmergence de Rome car elle fait partie des Etats de Mitrydate qui combat l'Empire en Orient. Elle est finalement alliée à l'empire par Pompée avant de tomber sous l'influence perse des sassanides.
Le territoire lutte alors pendant des siècles pour trouver son indépendance entre l'Empire Byzantin et l'Empire perse, il apparaît donc déjà comme un lieu de passage important entre les deux grandes puissances de l'Orient. Elle ne parvient à son unification, avec Tbilissi comme capitale qu'au XIe siècle.
A partir de cette date, la Géorgie doit faire face à une nouvelle menace, celle des turcs, à laquelle elle résite avant de tomber sous le coup des assauts monglos au XIIIe et de se diviser pour plusieurs siècles. Au XIVe siècle elle est envahie par les perses et les ottomans.
Les rois des diverses provinces géogiennes sont alors vassaux des deux grands empires et le principal finit par se mettre sous la protection des russes au XVIe siècle. Une alliance, plusieurs fois renouvellée avec les russe est signée et commence alors un processus de réunification du pays. La Géorgie devient donc le théatre d'affrontements entre la Perse à l'Est, les Ottomans à l'Ouest et la Russie au Nord, rôle de marge qu'elle a retrouvé jusqu'à aujourd'hui.
A partir du début du XIXe siècle la Russie annexe peu à peu la Géorgie, ce qui provoque de nombreuses révoltes, toutes écrasées. E, 1917, après des combats entre turcs et russes, le pays est uni à l'Arménie et à l'Azerbaïdjan dans la fédération de Transcaucasie qui ne dure que six mois. La Géorgie déclare alors son indépendance mais elle est envahie dès 1921 par les soviétiques, qui en font une République de l'URSS malgré les révoltes. La Turquie garde alors une partie du territoire.
En 1989 l'activité indépendantiste reprend et en 1991 la Géorgie déclare son indépendance dans ses frontières actuelles héritées de l'URSS.
c) Situation politique actuelle
La Géorgie est un Etat du sud du Caucase, classé la plupart du temps en Europe, possédant une longue frontiière Nord avec la Russie (c'est une ancienne République soviétique inépendante depuis 1991) une frontière Sud-Est avec l'Azerbaïdjan, une frontière Sud-Centre avec l'Arménie et une frontière Sud-Ouest avec la Turquie, tout l'Ouest de son territoire possède une ouverture maritime sur la Mer Noire, ouverture limitée par le fait que cette mer est semi-fermée au niveau des détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles.
II Les conflits en Géorgie
Comme de nombreux Etats issus de l'Union soviétique, la Géorgie souffre d'une instabilité localisée dans certaines régions pour des raisons de conflits entre les nationalités présentes sur le territoire. Il peut s'agir d'un conflit à propos d'un autonomie supprimée ou refusée, comme d'un conflit à propos du degré de l'autonomie, voire de l'indépendance de la région.
a) La Géorgie face aux minorités non autonomes.
Deux minorités nationales créent quelques problèmes en Géorgie.
Tout d'abord il y a les arméniens, se situant logiquement le long de la frontière centre-sud de la Géorgie et représentent environ 8% de la population. Même si ces deux peuples sont proches historiquement car ils ont lutté ensemble contre les musulmans et ont parfois été associés dans un seul et même Etat, de nombreux conflits opposent géorgiens et arméniens. La religion joue un faible rôle dans ce cas mais elle doit être évoquée. Les géorgiens sont orthodoxes et possèdent un Eglise autocéphale (même si la Russie l'a un temps supprimée), alors que les arméniens sont chrétiens arméniens et possèdent leur propre dirigeant, le catholicos. Les différences de rites ne sont pas immenses mais elles existent. Les différences hsitoriques jouent également un rôle négligeable, même si les géorgiens ont à une occasion soumis les arméniens. Ce qui provoque parfois la colère des arméniens de Géorgie c'est leur sous-représentation dans les administrations géorgiennes et les lieux de décision ainsi qu'une politique parfois trop ouvertement opposée à la Russie alors que l'Arménie, elle, est soutenue par la Russie son "grand frère".
L'autre minorité est la minorité meskh ou meskhète. Son origine est très obscure et soumise à des controverses dont la politique n'est pas absente. Pour certains il s'agirait de géorgiens qui furent islamisés et turquisés, pour d'autres, les meskh seraient plutôt des descendants d'une tribu turque particulière. Vivant autrefois dans la région frontalière entre le Turquie et la Géorgie ils furent en grande partie déportés par l'URSS pendant et après la deuxième guerre mondiale, en raison de leurs liens supposés avec la Turquie.
b) Le problème ossète.
L'URSS créa la région autonome d'Ossétie-du-Sud le 20 avril 1922, et qui fut inclus au sein de la République socialiste soviétique de Géorgie. En effet cette région peuplée d'Ossètes, située sur le versant sud du Caucase a toujours été sous le contrôle politique des royaumes géorgiens.
Depuis l'indépendance de la Géorgie, l'autonomie accordée aux Ossètes a été supprimée par l'État géorgien, provoquant l'exode de la population vers la république d'Ossétie du Nord située sur le territoire nationale russe. Mais en 1994, les nationalistes ont proclamé l'indépendance de l'Ossétie du Sud, profitant de la faiblesse du nouvel État géorgien. Ce nouvel État s'est logiquement rapproché de la République d'Ossétie du Nord, avec laquelle elle a une frontière, une culture et des relations économiques communes. Le région a acquis à cette époque une indépendance de fait qui dure jusqu'à aujourd'hui, la population ossète étant majoritaire dans la province.
Depuis le retour d'un pouvoir nationaliste à Tbilissi en 2004, l'Ossétie-du-Sud est un enjeu politique entre le président géorgien Mikheil Saakachvili qui souhaite la réintégration des régions sécessionnistes au sein du territoire de la Géorgie et les indépendantistes ossètes, majoritaires en Ossétie-du-Sud, qui souhaitent une indépendance complète. De son côté la Fédération de Russie, ne fait rien pour résoudre la situation, préférant garder le statu quo et ainsi laisser le pouvoir géorgien dans l'embarras, d'autant plus que celui-ci s'est allié à l'OTAN. Pour cela, la Russie entretient encore des troupes dans la république secessioniste,, censées faire respecter un cessez le feu qui dans les faits reste relatif. En effet les incidents de frontière sont nombreux et parfois graves (tirs, manoeuvres militaires, meurtres, enlèvements). Les indépendantistes d'Ossétie du Sud souhaitent également une réunification avec l'Ossétie du Nord, mais ni la Fédération de Russie, ni l'OSCE et encore moins la Géorgie ne soutiennent cette solution.
La République d'Ossétie-du-Sud a tenu un deuxième référendum sur son indépendance le 12 novembre 2006 (le premier référendum de 1992 n'a pas été reconnu au niveau international). Une très large majorité des votants semblent s'être prononcés pour cette indépendance. Le gouvernement géorgien, les États-Unis et l'Union européenne considèrent ce référendum comme illégal alors que la Russie le reconnait;
Les hésitations actuelles de la Russie, sont à mettre en rapport avec leur position à propos du Kosovo, province sécessioniste yougoslave, et ses propres problèmes avec certaines de ses provnces. Elle ne peut pas légitimer l'indépendance de certaines provinces et refuser d'autres, à moins que ces mouvements ne s'appuient sur des actes démocratiques comme le referendum. Le nouveau pouvoir russe de Medvedev a dors et déjà annoncé sa volonté de renforcer ses liens et sa coopération avec la province, ainsi qu'avec l'Abkhazie qui est dans le même cas.
c) Le problème abkhaze
La situation de l'Abkhazie est semblable dans son origine à celle de l'Ossetie du Sud, mais il est plus compliqué. Son autonomie fut supprimée à l'indépendence de la Géorogie, sachant que les géorgiens représentaient 48% de la population de la province contre seulement 17% pour les Abkhazes. Les autres ethnies présentes sont les Russes, les Arméniens et les Grecs. La religion majoritaire est le christianisme orthodoxe. Quelques juifs sont également présents.
En 1993, un conflit majeur amena l'Abkhazie à faire sécession de la Géorgie et de durs combats eurent lieu. Pendant cette période troublée, la population géorgienne - environ 250 000 personnes - fut déplacée au cours d'une véritable campagne de purification ethnique.
Cependant la région frontalière autour du fleuve Ingouri garde une forte minorité géorgienne côté abkhaze. Après les expulsions de Géorgiens, les Abkhazes sont devenus la principale ethnie et représentant 45% de la population.
L'Abkhazie connait une indépendance de fait, avec un cessez le feu, surveillé par des troupes russes, mais peu repecté dans les gorges du Kodori. La situation ces derniers mois n'a cessé de se tendre, surtout depuis que la Russie a obtenu l'organisation des JO d'hiver à Sotchi et fait son possible pour renforcer ses relations avec l'Abkhazie où une majorité de la population aurait aujourd'hui un passeport russe. Cela dit la politique russe reste très claire, le pays soutien els autorités abkazes mais ne reconnaitra pas l'indépendance unilatérale de la province, pour les mêmes raisons que pour l'Ossétie du Sud.
Enfin il parait utile de signaler que si la Géorgie tient tant à cette région, en plus du fait que la population géorgienne y était la population prncipale jusqu'à il y a 15 ans, c'est à cause de ses immenses ressources. En effet l'URSS avait développé le tourisme balnéraire dans cette région qui possède un climat très avenant. D'ailleurs les russes continuent à se rendre dans la province pour profiter de la mer et du soleil de ce climat méditerranéen. Le gouvernement abkhaze jouant fortement sur cette carte pour relancer l'économie de leur province, ruinée par la guerre et la dépopulation, en facilitant les investissements russes. De même le patrimoine historique de la pronvince est assez bien conservé et peu renforcer ce tourisme en développement, tout comme la présence de chines de montagnes attractives tant en été pour les randonnées qu'en hiver pour le ski. Enfin la région est aussi productrice de produits agricoles importants (fruits, légumes, céréales), il faut en particulier noter la présence de vigne, qui donne naissance à une activité viticole développée et assez réputée. Cependant les ressources alieutiques sont rares car la Mer Noire souffre depuis toujours d'un manque de poissons qui est renforcé par la polution actuelle de la mer et son manque d'oxygène.
d) Le problème tchétchène
Même si la Géorgie n'est pas partie prenante dans le conflit tchétchène qui oppose la Russie aux séparatistes musulmans tchétchènes, elle est concernée par celu-ci car elle doit accueillir de nombreux réfugiés sur son territoire dans une zone assez reculée, qu'elle ne contrôle que partiellement. La Russie a d'ailleurs plusieurs fois accusé les géorgiens de ne rien faire contre les camps d'entraînement de "terroristes" tchétchènes sur son territoire et parfois les a même poursuivis au delà de la frontière.
Ce problème, même s'il n'est pas central pour le pays, comme els précédents, et même s'il s'affaiblit aujourd'hui avec le recul de la guerilla tchétchène, continue à envenimer des relations déjà tendues entre voisins.