Bien que leur nom soit mongol et signifie « région », il s’agit d’un peuple persanophone et il semble qu’à l’origine ce soit des nomades du plateau iranien (c'est-à-dire de l’ouest de l’Afghanistan), sédentarisés récemment pour une partie d’entre eux. Il se peut aussi qu'ils soient d'origine turque car ils sont considérés comme tels aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils vivent dans l’ouest des montagnes afghanes où ils ont été refoulés par les Ouzbeks et les Hazaras.
On sait assez peu de choses sur eux en raison de leur isolement. Certains sont encore nomades, organisés en tribus, vivant dans des yourtes plus pointues que celles des mongols. D’autres refusent l’organisation en tribus. Les sédentaires ne semblent pas avoir de tradition villageoise très développées, ce qui plaide en faveur de leur récent sédentarisme, tout comme le fait qu’ils soient tous éleveurs de moutons, comme beaucoup d’autres peuples afghans (Pachtounes, Tadjiks, Hazaras…). Comme de nombreux autres peuples afghans leurs femmes travaillent à la maison et réalisent d’admirables tapisseries de laine. Ils ne semblent pas utiliser l’agriculture irriguée comme les autres peuples, qui dépendent de la fonte des neiges malgré des précipitations assez faibles. Cela explique la tragique famine du début des années 70 qui les a forcés à vendre une partie de leurs terres à leurs voisins citadins, en particulier Hazara.
Leurs pâturages sont aussi des estives pour certaines tribus pachtounes dans le Ghor. L’isolement de leur région les a tenus à l’écart de nombreux conflits récents même s’ils semblent entretenir des relations commerciales avec leurs voisins, Hazaras en particulier.