Un autre livre que j'ai lu cet été. Je dois avouer que j'aime bien cet auteur d'habitude mais que là je n'ai pas été convaincu, sans doute car il s'agit de son premier roman publié.
Le livre raconte l'histoire d'un explorateur qui traverse l'Afrique d'Est en Ouest en ballon. Les personnages sont hauts en couleurs,comme il sut les créer tout au long de son oeuvre. Des forces de la nature, fidèles en amitié, grandes gueules... Mais cette fois-ci, sans doute par manque d'expérience de la part de l'auteur, on a du mal à adhérer à l'ambiance, trop simpliste à mon goût.
De même, Verne, qui devint un magnifique vulgarisateur des progrès de la science de son époque, et de ceux de la géographie, tombe bien trop souvent dans des préjugés aveugles et sans le moindre fondement dans cet ouvrage , le premier qu'il a publié. Lui qui décrit si bien les cours de l'Amazone ou de l'Orénoque quelques années plus tard(La jaganda et Le superbe Orénoque) montre une faible connaissance du centre de l'Afrique qu'il comble par de l'imagination qui puise énormément dans les images d'Epinal des européens de son époque. Il place des déserts à des endroits étranges, affabule énormément sur des tribus anthropophages sauvages et guerrières et montre peu d'intérêt pour la faune et la flore sauvage, lui qui dans d'autres ouvrage a su si bien s'y intéresser.
De même ses préjugés sur les peuples sont très colonialistes, alors même que dans un ouvrage comme L'invasion de la mer publié quelques années plus tard, il a su voir la beauté des touaregs et leur fierté. Sans parler des noirs de l'Est de l'Afrique qui sont presque traités comme des inges évolués, la vision de l'épopée d'El Hadj Omar est catastrophique, il est traité de bandit et dautres termes qui ne prennent absolument pas en compte la dimension profondément spirituelle de son mouvement, qui est réduite à une sorte d'usurpation, voire de délire lystique pseudo-religieux.
Bref cet ouvrage ne m'a pas vraiment convaincu, a lire uniquement par les passionés.